• Tamaseseri

     

    Tamaseseri 

     

    Tamaseseri ? mais Késako ?

    Le terme Tamaseseri (玉せせり), construit à partir des mots « tama » (玉) qui veut dire "balle" et « seri » (競り/せり) qui signifie "compétition/concurrence", pourrait être traduit par le combat pour la balle.

    Intriguant non ?

     

    Le 3 janvier, depuis plus de 500 ans, des hommes seulement vêtus de pagnes se réunissent près des sanctuaires Tamatori Ebisu puis Hakozaki, dans la ville de Fukuoka, afin de participer à un rituel censé porter chance pour l’année à venir.

    玉せせり

     

    Tout commence en début d’après-midi, vers 13h, lorsque la foule se presse dans le sanctuaire Tamatori Ebisu afin d’assister à la purification de deux grosses boules de bois, de 8 kilos et 30 cm chacune, symbolisant pour l’une le yin (réceptivité, féminité) et l’autre le yang (créativité, masculinité). Une fois sacrées, elles sont enduites d’huile puis essuyées avec du papier blanc.

     

    玉せせり

     

    玉せせり

     

    La balle yin, dédiée au sanctuaire Tamatori Ebisu, reste alors sur place tandis que la boule yang prend la route en direction du sanctuaire Hakozaki, portée par des enfants avant d’être remise à mi-chemin à des hommes divisés en deux groupes : le « camp de la mer », réunissant des pêcheurs, et le « camp de la terre », regroupant des fermiers et agriculteurs.

     

     玉せせり

     

    Débute alors une lutte acharnée pour cette balle-trésor (takara-no-tama) dont l’issue déterminera l’avenir fructueux des récoltes ou des pêches de l’année. En effet, l’homme qui remettra la balle au prêtre shinto attendant devant la Tour Romon, entrée du lieu sacré, assurera un avenir radieux à son clan. L’année sera donc marquée de récoltes abondantes ou de pêches exceptionnelles.

    玉せせり

     

    Mais le chemin est semé d’embûches, car à la lutte « à mort » (c’est une expression, je vous rassure, pas de mort !) que se mène les deux clans, s’ajoute la foule amassée qui cherche à toucher la balle pour se porter chance, et déverse des seaux d’eau froides sur les « lutteurs » (pour rappel, cela se passe un 3 janvier, les températures n’ont donc rien de tropicales, et les hommes ne sont vêtus que de pagnes !!) aux cris des « Oisa ! Oisa ! ».

     

    玉せせり

     

    玉せせり

     

    Une fois la balle remise au prêtre, cette dernière est, comme sa consœur la balle yin, offerte en offrande à la divinité du sanctuaire, le kami Hachiman (八幡神), dieu shinto de la guerre et protecteur divin du Japon.

     

    Encore un festival nippon pittoresque non ? Une nouvelle raison d’avoir envie de visiter ce merveilleux pays, pas vrai ?