• Le Rakugo

     

    Le Rakugo

     

    落語

     

    Peut-être que ce terme vous rappelle la série animée Le Rakugo ou la vie ? Eh bien c’est tout à fait ça.

     

    Le Rakugo, késako ?

    Le Rakugo, 落語, littéralement « histoire que se termine avec une chute drôle » est un art traditionnel japonais du conte humoristique ou, pour faire plus simple, l’art de conter une histoire. Un peu comme les conteurs traditionnels français que l’on retrouve dans certaines de nos régions (j’ai le souvenir d’une veillée bretonne de mon adolescence où j’avais eu l’occasion d’en entendre un. Peut-être que vous aussi ?)

     

    落語

     

    Datant de l’époque Edo (1603-1868), le Rakugo a vu le jour au Japon, au milieu du XVIIIe siècle, dans les villes d’Edo (ancien nom de l’actuel Tôkyô), où il est encore joué, Osaka, où il existe encore mais sous le nom de Kamigata Rakuo et enfin Kyôto, où cet art s’est malheureusement totalement perdu.

     

    D’abord pratiqué par des amateurs, cet art s’est en quelque sorte peu à peu « professionnalisé » pour n’être aujourd’hui joué que par des spécialistes, appelés Rakugoka, 落語家. Ils exercent leur art dans des théâtres traditionnels appelés Yose.

     

    Vêtus de kimono, à manches très larges, et munis uniquement d’un éventail de papier pliant appelés sensu, 扇子, et d’une petite serviette ou bandana, du nom de tenugui, 手拭, les conteurs inspirent l’imagination du public avec leur éloquence pour seul outil.

     

    落語

     

    En effet, assis seul sur la scène, appelée kôza, 高座, le rakugo incarne à lui tout seul plusieurs personnages dans diverses scènes sans costume, décor ni musique. Il ne peut s’aider que de sa voix, son éloquence, son kimono, son sensu et son tenugui pour plonger les auditeurs dans le monde qu’il créé avec ses mots. C’est en quelque sorte un one-man-show où seul le talent, les jeux de mots et les qualités d’acteur du rakugo permettent aux spectateurs de son faire happer par l’histoire.

     

    Ces histoires, neta, sont construites en trois parties :

    • Le prologue, qui établit le premier contact avec le public et prépare le récit
    • Le récit en lui-même, incluant souvent des dialogues entre 2 ou 3 personnages, qui ne peuvent être distingués que par la vitesse de débit de parole, l’intonation, et une légère rotation de la tête.
    • Et enfin l’épilogue, caractérisé par une chute inattendue et humoristique.

     

    A l’origine ces histoires avaient pour sujet des personnages typiques de la ville d’Edo ou d’Osaka, mais, même si aujourd’hui encore des rakugoka sont spécialisés dans ces contes classiques transmis de maître à disciple, la plupart des œuvres actuelles sont le fruit de la propre imagination du conteur.

     

    落語

     

    Il existe trois grades de rakugoka : Zenza, à ses débuts, puis Futatsume et enfin, Shin’uchi le dernier échelon. Une fois arrivé à ce niveau les rakugokapeuvent former leurs propres disciples.

     

    Pour terminer, sachez que le Rakugo n’est pas cantonné au Japon puisque de nombreux rakugoka se produisent à l’étranger, aussi bien en japonais, que dans différentes langues telles que le français, l’allemand, l’anglais, l’italien… Un français, Cyril Coppini, mêne même une carrière de rakugoka.